Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ensuite, il leur promit de les tenir au courant des événements de la guerre et de l’arrivée des nouveaux prisonniers qui séjourneraient à Oriembourg ; mais il ne leur cacha pas que, redoutant plus que personne la colère de leur commandant, la sévérité du gouverneur de la province et la surveillance de ses agents, il ne pourrait servir les protégés de son ami Nerskin que dans le plus profond mystère. D’après cela, il fut convenu qu’ils ne communiqueraient ensemble que par un intermédiaire. Marcel, ce brave soldat, surnommé la Colonne par ses camarades, à cause de sa haute stature et de la quantité de batailles inscrites sur son corps en larges cicatrices ; ce Marcel, enfin, choisi par les deux amis pour partager leur mauvais sort, devait se rendre un jour de la semaine au bazar de la ville, où les Kirgis viennent échanger leurs marthes zibelines contre des étoffes d’Europe, de mauvaises armes et de la poudre de chasse. Là, le marchand Mikaël pourrait rencontrer Marcel, et lui donner les nouvelles qui intéressaient les jeunes capitaines.

Il faut s’être trouvé dans de semblables situations pour se faire une idée du bonheur attaché au moindre événement qui ranime l’espérance. Depuis que Théobald et Léon possédaient quelque argent, et qu’ils