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Ce nouveau bienfait de Nerskin parut à Léon et à son ami un secours envoyé du ciel ; car obligés de passer l’hiver dans cette contrée sauvage, ils ne pouvaient se procurer qu’à force d’argent les moyens de braver un climat si rigoureux. Cependant la fierté de Léon s’alarmait en pensant qu’il ne pourrait peut-être jamais reconnaître cet important service, lorsque Théobald lui dit :

— Sois tranquille, si la mort nous empêche de payer cette dette, quelque officier français nous acquittera envers ce brave jeune homme ; et puis, il se peut que cet argent nous appartienne. En quittant Wilna, je m’étais muni d’une lettre de change, que j’ai perdue avec mon bagage à Malo-Jaroslavetz. Cet effet est sans doute tombé entre les mains de Nerskin, et, trop honnête pour se l’approprier, il l’a échangé contre celui-ci.

— Que cela soit ou non, reprit Léon, ma reconnaissance est la même.

Après avoir escompté ce billet, le marchand fit aux deux jeunes prisonniers des offres de service qui les touchèrent vivement ; d’abord il s’engagea à faire passer une lettre d’eux à un négociant de Hambourg, qui se chargerait de la faire parvenir à leur famille ;