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dait Léon héritier de toute la fortune que possédait son ami. Ce généreux don passa bientôt à Nadège.

Madame de Lormoy et son frère n’ont pas survécu longtemps au malheur de Céline ; et Nadège, unie à son cher Léon, est devenue la sœur et le soutien de cette infortunée. C’est elle qui la veille, et qui calme sa démence par les soins d’une tendresse inépuisable.

Le lendemain du jour où l’on rendit les derniers devoirs à Théobald, on apprit qu’un ancien militaire venait d’être tué par les soldats étrangers qui gardaient une des portes de Bordeaux. Il s’était battu longtemps, lui seul contre tous, et en avait déjà blessé mortellement plusieurs, lorsqu’enfin il était tombé, le cœur percé d’un coup de baïonnette.

À cette nouvelle, Léon pâlit ; une crainte sinistre s’empara de son âme. Hélas ! ce douloureux soupçon fut bientôt confirmé, car on ajoutait que le vieux soldat était mort en bénissant un nom, autrefois maudit par tant de victimes, et maintenant réhabilité par le malheur et la gloire.


FIN.