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pensée que celle de l’heureux avenir qui l’attend, et se complaît à lui en dépeindre tous les charmes, car il ne doute pas que les soins, l’amour de Théobald ne triomphent des souffrances de Céline ; il lui a fait dire par Nadège qu’il ne reviendrait à Melvas qu’accompagné de son ami, et Léon pense que l’espoir l’a déjà ranimée ; mais il veut la préparer au bonheur d’apprendre que son ami est libre, qu’il est près d’elle ; il ordonne au postillon d’arrêter à quelque distance du château ; il veut descendre le premier, et propose à Théobald de l’attendre, pendant qu’il ira prévenir madame de Lormoy de son arrivée ; mais Théobald s’y refuse ; dans l’impatience qui le dévore, à peine consent-il à ce que Léon le devance de quelques minutes.

Cependant une femme vient à eux : c’est Nadège ; la joie brille sur son visage ; elle vient leur apprendre que le délire et la fièvre de Céline ont cédé à l’espérance de revoir Théobald, et au plaisir d’entendre dire que M. de Melvas ne s’oppose plus à leur union :

— Seulement, ajoute Nadège, une félicité si grande lui paraît un songe ; elle craint qu’on ne lui en donne l’espérance que par pitié pour l’égarement où le malheur a plongé sa raison. Venez la détromper ; mais que Léon paraisse le premier devant elle.