ments pour compenser des années de souffrance !
Dans les transports d’une joie si vive, les deux amis oubliaient jusqu’aux lieux qui en étaient témoins, et Marcel fut obligé de leur rappeler que Théobald était libre.
— Libre ! répéta Théobald, en levant les yeux au ciel.
— Oui, libre, et bientôt le plus heureux des hommes, reprend Léon.
— Que dis-tu ?… moi… heureux !…
— En peux-tu douter ? éprouverais-je tant de joie si quelque malheur te menaçait encore, si la plus éclatante réparation ne te vengeait d’un indigne outrage ; enfin si l’amour de ma sœur ne devait pas m’acquitter envers toi.
En écoutant ces mots, Théobald, dont les genoux fléchissent, est obligé de chercher un appui : il semble accablé sous le poids d’un bonheur au-dessus de ses forces.
— Tu ne me crois pas, dit Léon ; eh bien, Céline te persuadera mieux… viens l’entendre te nommer son époux… viens la rendre à la vie… tu ne douteras plus de notre bonheur à tous quand tu seras mon frère.
— Qu’entends-je… Je puis la voir !.. Ah ! conduis-moi près d’elle… que je meure de joie en revoyant Céline… hâtons-nous, ajoute Théobald, en se levant avec précipitation, ne perdons pas un instant.
Et il marche vers la porte. En vain Marcel, effrayé