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au général-commandant du mépris qu’on fait de ses messages, de sa recommandation, affirme que si on ne lui donne pas le moyen de pénétrer jusqu’aux juges, il va se mêler au public et réclamer hautement ce qu’on lui refuse.

En disant ces mots, il monte rapidement l’escalier qui conduit à la salle du conseil, fend la foule qui est réunie pour entendre prononcer un arrêt, franchit la barrière qui sépare le public des juges, et se précipite vers Théobald, en criant de toutes ses forces :

— Il est innocent ! il est innocent !

Les gendarmes s’approchent pour saisir Léon, il montre les lettres du général ; puis, s’arrachant des bras de son ami pour prendre sa défense, il déclare hautement les motifs qui l’ont déterminé à emprunter son nom, il les fait approuver. Mais ce n’est point assez de le justifier d’une infâme accusation ; il veut que Théobald soit honoré comme il mérite de l’être, et pour cela il fait le récit des traits de bravoure, des nobles actions qui lui donnent des droits à la reconnaissance de sa patrie. Inspiré par tant de souvenirs de gloire, de terreur, par l’exaltation d’une amitié cimentée partant de communs périls, Léon devient éloquent, l’enthousiasme qui le transporte entraîne tous les cœurs. On