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et le crédit du général était presque nul en cette circonstance. Cependant il se mit à écrire au capitaine-rapporteur et au président du conseil, puis il engagea Léon à leur remettre lui-même chacune de ses lettres, en ajoutant : « Il est essentiel qu’ils les lisent avant la séance qui doit avoir lieu ce matin, et qu’ils apprennent par vous tout ce que je viens d’entendre. Le capitaine vous donnera un laisser passer pour voir votre ami.

À peine Léon prend-il le temps de remercier le général de ses bons avis, tant il est pressé de les mettre à exécution. Mais le président du conseil demeurait d’un côté de la ville tout opposé à celui qu’habitait le général ; le capitaine-rapporteur logeait à une distance non moins éloignée, et lorsque Léon arriva chez eux, il apprit que tous deux venaient de sortir pour se rendre au conseil.

Ces lettres qu’il avait fallu attendre, ces longues courses avaient employé tant de moments qu’il était déjà plus de neuf heures quand Léon descendit au fort du Hâ. D’abord on lui refusa l’entrée de la prison ; il montra les lettres dont il était porteur : on prétendit que le conseil étant assemblé, on ne pouvait pas déranger monsieur le président. Mais Léon, décidé à tout pour parvenir jusqu’à son ami, menace de se plaindre