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jour paraissaient à peine, que l’ami de Théobald arrivait déjà aux portes de Bordeaux.


XXX


La lettre de M. de Melvas étant adressée au général commandant, Léon se fit conduire chez ce dernier. Mais, excepté le factionnaire qui gardait sa porte, tous les gens de la maison dormaient encore, et il fallut attendre que le concierge se levât pour aller prévenir le valet de chambre du général qu’un officier, chargé d’un message important, demandait à parler à son maître, car, pour obtenir plus tôt l’audience de laquelle dépendait la liberté de son ami, Léon ne se fit point scrupule de laisser croire qu’il était porteur d’ordres du ministre de la guerre. À la faveur de cette innocente ruse, il fut bientôt introduit dans le cabinet du général.

Il s’agissait de rendre justice à un brave officier, de le tirer de la prison où il gémissait sous le poids d’une accusation calomnieuse ; et Léon trouva le général très-disposé à faire tout ce qui devait hâter la délivrance de Théobald. Mais le conseil de guerre étant saisi de l’affaire, la mise en liberté du prévenu ne pouvait plus être prononcée que par un arrêt de l’autorité judiciaire,