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Céline, touchée d’un intérêt si tendre, en remercia madame de R… avec cette reconnaissance d’un cœur malheureux dont on devine la souffrance ; et, sans penser que l’altération de ses traits devaient la démentir, elle affirma qu’elle n’était point malade. Pendant ce temps, madame de Lormoy faisait les honneurs du salon aux autres parents de M. de Rosac, et la princesse Wollinski montrait aux jeunes femmes qui se trouvaient là les bijoux que renfermait la corbeille. Les parures les plus élégantes avaient été choisies par elle, et chacun en admirait le bon goût ; mais on donnait la préférence à une longue chaîne d’or et d’émeraudes à laquelle était attachée une croix en diamants. La princesse, désirant en voir l’effet, prétendit que c’était le moment d’en parer la mariée. M. de Rosac l’approuva en disant qu’on ne pouvait enchaîner trop tôt l’objet de son amour, et tous deux vinrent prier Céline de permettre qu’on suspendît la chaîne à son beau cou.

Ce présent lui rappela celui qu’elle avait fait le jour des adieux de Théobald, et le froid qu’elle ressentit lorsque ces brillants anneaux touchèrent sa poitrine lui parut être celui de la mort : tout allait finir pour elle : cette vie d’amour et d’espoir, cette consolation