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ajouta ce qu’il avait entendu dire à Zamea de la tristesse de Céline ; enfin il rechercha tout ce qu’il croyait pouvoir apporter quelque adoucissement au désespoir de son maître.

Théobald souriait à ses efforts pour en dissimuler l’impuissance ; il se fit répéter chaque détail qui pouvait le convaincre du mariage prochain de Céline ; et il cherchait à la justifier quand Marcel lui reprochait d’obéir si facilement à sa famille.

— Ne l’accuse pas, disait-il, ce mariage était indispensable après l’éclat de mon arrestation et les motifs qu’y donnait M. de Melvas. La réputation de Céline l’exigeait, et dans l’effroi que lui inspirait mon amour, elle a souvent tenté de le décourager en me parlant de cet affreux sacrifice comme d’un arrêt du ciel. J’en aurais dû supporter l’affreuse nouvelle avec plus de courage ; mais il est des maux que l’imagination ne peut atteindre, je le sens ; souffrir pour elle sans espoir de l’obtenir, c’était encore la vie ; la voir à un autre… c’est la mort…

— Que parlez-vous de mourir pour une femme, reprit Marcel, et la patrie ?

— Je n’en ai plus.