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Dieu ! qu’avez-vous ?… dit Marcel en remarquant la pâleur qui couvre le visage de Théobald.

— Rien, dit-il en respirant à peine ; tout est fini… Je ne souffre plus… Céline ! est-il bien vrai ?…

— Ah ! c’est moi qui le tue, s’écrie Marcel en entraînant Théobald vers la fenêtre, dans l’espoir que l’air le ranimera. Malheureux ! comment n’ai-je pas deviné qu’il l’aimait !… comment n’ai-je pas pensé que j’allais lui porter le dernier coup en lui apprenant cette nouvelle trahison ? Ah ! mon pauvre capitaine, poursuivait-il en se prosternant devant Théobald, prenez pitié de moi, pardonnez-moi de vous faire tant de peine ! ou morbleu je ne sais pas ce que je deviendrai.

Théobald, dont une vive oppression étouffait la voix, tendit la main à Marcel et l’attira vers lui ; quelques larmes s’échappèrent de ses yeux et le soulagèrent un moment du poids qui l’accablait ; alors un instinct du cœur avertit Marcel que le plus sûr moyen d’empêcher son maître de succomber à ce nouveau malheur, était de lui en parler, et il lui adressa des reproches sur le mystère qu’il lui avait fait de son amour.

— Ne connaissiez-vous donc pas l’honneur à Marcel ? disait-il, et ne saviez-vous pas qu’il se serait laissé fusiller plutôt que de trahir votre secret ? puis il