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Cette pitié, il la réclama de nouveau en faisant promettre à Zamea de le faire instruire sur-le-champ du retour de Léon, si le ciel accordait ce retour à ses vœux ; et Marcel reprit le chemin qui devait le ramener vers son maître, sans rapporter l’espoir de le soustraire à sa malheureuse destinée.

Il était déjà près de midi lorsque Marcel arriva aux portes de la prison militaire, car il avait fallu faire renouveler son laisser passer, et attendre que l’officier chargé de l’expédier fût revenu du conseil de guerre où sa curiosité l’avait attiré ; il avait fallu écouter tout ce qu’il racontait à un de ses camarades sur l’interrogatoire dont il venait d’être témoin.

— Ma foi, disait-il, le gaillard n’est pas embarrassé pour répondre ; il donne à tout des raisons, et quand on paraît douter de la vérité de ce qu’il avance, il prend un air dédaigneux, et se contente de répéter ce qu’il vient de dire, sans prendre la peine d’y rien ajouter pour y donner plus de créance. Mais s’il pense arranger son affaire avec ces manières-là, il se trompe. Le capitaine rapporteur en paraissait fort mécontent, et ses conclusions se ressentiront bien certainement de l’humeur que l’accusé vient de lui donner.

Marcel écoutait ce récit avec anxiété ; mais l’officier