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de ce qui l’amène, et donne-lui l’assurance que tu feras tout ce qui sera en ton pouvoir pour le servir.

— Hélas ! reprit Zamea, le pauvre homme ne désire que savoir où trouver votre frère.

— Mon frère… répète Céline dans une sorte d’égarement, mon frère m’abandonne aussi ; après avoir porté le coup mortel, il craint sans doute de rencontrer sa victime. Je n’attends rien de lui… mon courage seul… mais ne perdons pas tant d’efforts par une imprudence… éloigne Marcel… prends garde que personne ne le voie sortir du château… j’entends quelqu’un… c’est la voix de mon oncle… et Céline saisie d’effroi retomba sur son siège.

— Calmez-vous, dit Zamea, et ne pensez qu’à retenir ici M. le baron le temps qu’il me faut pour conduire Marcel jusque dans la grande cour. Une fois au milieu de la foule, il pourra se retirer sans être remarqué.

Alors Zamea attendit que le baron fût entré chez sa nièce ; puis elle alla retrouver Marcel et le supplier à son tour de ne pas s’exposer à la colère de M. de Melvas.

— Allons, dit Marcel en obéissant à cette prière, tout est contre nous ; il ne me reste que la pitié de cette vieille négresse.