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baron ; ils sont tous occupés à regarder les bijoux, les dentelles de la corbeille que vient d’envoyer M. de Rosac : je ne peux les déranger sans dire le motif qui m’amène, et il ne faut pas qu’on me soupçonne de recevoir quelqu’un envoyé par M. Éribert.

— Et la sœur du capitaine Léon est sans doute occupée aussi de toutes ces fadaises ?

— Plût au ciel qu’elle s’en amusât comme les autres, répondit Zamea d’un ton triste ; mais la pauvre enfant n’y fait pas seulement attention ; quand j’ai été lui raconter tout ce que j’avais déjà vu des cadeaux magnifiques qu’on lui prépare, elle n’a pas semblé m’entendre ; elle m’a priée seulement de veiller à ce qu’on la laissât tranquille dans sa chambre ; puis elle s’est mise à écrire sans même s’informer de ce qui se passait dans le salon.

— Puisqu’elle est seule, conjurez-la de m’entendre une minute ; personne ne saura que vous m’avez rendu ce service ; je l’ai vu pleurer lorsque mademoiselle Nadège me faisait le récit de l’arrestation de mon maître ; elle a bon cœur ; elle comprendra combien son frère serait à plaindre s’il arrivait malheur à son camarade, et elle me dira ce que je dois faire pour les sauver tous deux ; car je les connais ; la perte de l’un