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Les cours du château étaient remplies de paysans qui apportaient des bouquets à la fiancée pour décorer la salle où l’on souperait le soir même, après la signature du contrat. Les domestiques allaient et venaient au milieu de cette foule, chargés des divers objets de leur service, se faisant faire place d’un air d’importance ; le concierge désignait les endroits où l’on danserait le jour de la fête solennelle, et Marcel eut bien de la peine à l’arracher un moment à ces grands intérêts.

— Vous venez mal à propos, mon ami, dit le concierge, je n’ai pas le temps de causer aujourd’hui, nous avons trop de besogne… Puis, se tournant vers les ouvriers : c’est là qu’il faut dresser la tente, de ce côté les tréteaux des musiciens ; par ici, le buffet, les tables… Ce sera au mieux.

Marcel le suit à chaque pas qu’il fait pour donner un nouvel ordre, espérant toujours que ce serait le dernier, et qu’il pourra en obtenir une réponse. Enfin un domestique de la maison, ayant observé les signes d’impatience que le soldat ne pouvait s’empêcher de donner, lui demande ce qu’il désire.

— Je voudrais parler à M. de Saint-Irène, dit Marcel, et je vous serai fort obligé si vous pouvez me faire parvenir jusqu’à lui.