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en quittant M. T… : il n’était point encore rentré. Marcel se résigna à l’attendre, et cet acte de patience était la plus grande preuve de dévouement qu’il pût donner à son capitaine.

Enfin, M. La Roche arriva. C’était l’heure de son dîner. Avant de rien entendre, il exigea que Marcel se mît à table avec lui ; car, dans sa reconnaissance pour le brave soldat, il saisissait toujours avec empressement l’occasion de lui prouver qu’il n’oubliait point tout ce qu’il lui devait : heureux de lui prouver son amitié, seule récompense que Marcel ait voulu accepter, pour lui avoir sauvé la vie. Mais le pauvre soldat était trop tourmenté pour se rendre aux instances de M. la Roche.

— Merci, dit-il, je n’ai pas faim ; mais, comme vous n’avez pas de temps de reste, je vais vous conter ce qui m’amène, pendant que vous dînerez.

Et il se mit à lui dire l’affaire de Théobald, et les craintes que M. T… venait de lui donner sur le jugement du conseil de guerre.

À mesure que Marcel parlait, il avait vu le chirurgien prendre un air sombre qui ne lui présageait rien de consolant. En effet, tout en l’écoutant, La Roche se rappelait ce qu’il avait entendu dire au docteur Fré-