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pour exemple une foule de gens dont les causes mal soignées (c’est ainsi qu’il s’exprimait) avaient amené des sentences sévères. Dans sa terreur, Marcel prit sur lui de consulter en secret un jurisconsulte souvent requis dans les causes non prévues par le code militaire, et lorsque le conseil de guerre a recours au code pénal. Heureusement l’affaire était déjà le sujet des conversations de tout le barreau, et M. T… put deviner le fait, à travers les épithètes et les malédictions qui prenaient tant de place dans les récits de Marcel. Enfin, ayant compris ce qu’il désirait, il lui promit de s’informer des moyens de la partie adverse, et de le prévenir des conclusions que l’on le pouvait redouter.

M. T… était l’ami de M. de Rosac ; Marcel l’ignorait ; il ne savait pas davantage les raisons qui avaient acquis à son maître un ennemi si vindicatif, et il crut sans examen tout ce que lui répéta bientôt M. T… sur le jugement que le conseil de guerre, assurait-il, ne pouvait manquer de rendre sur cette importante affaire.

— Tout dépend de la manière dont la question sera posée, dit M. T… y a-t-il eu vol ou simple escroquerie ? s’est-il introduit dans la maison du baron de Melvas comme suborneur ou comme un filou qui ne