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— Non, morbleu, dit vivement Marcel, il ne le croira jamais, je suis sa caution, et je viens vous demander ce que vous voulez que je lui dise, car je suis décidé à l’aller chercher pour qu’il vienne m’aider à confondre ou à sabrer, s’il le faut, les coquins qui vous persécutent…

En disant ces mots, Marcel semblait animé de la même rage qu’il avait fait si souvent supporter à l’ennemi. Théobald eut bien de la peine à lui faire comprendre qu’il ne s’agissait pas de remporter une victoire à coups de baïonnettes, mais d’obtenir justice ; il se soumit aux désirs de son maître, en soldat bien discipliné ; mais sans être un instant convaincu que la douceur et la résignation fussent d’aucun avantage en affaire.

L’heure accordée était à sa fin ; Théobald profita des derniers moments qui leur restaient pour détourner Marcel de courir après Léon. J’ai besoin de toi lui dit-il, pour un message important ; tâche de te procurer demain un autre laisser passer. Rends-toi chez le banquier dont voici l’adresse ; il te remettra l’argent nécessaire à nos démarches ; ne l’épargne point pour obtenir l’entrée de la prison. Mais Renard ne vient pas encore, tu as le temps de me raconter tout ce que t’a dit Céline.