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— Diable, en voilà plus qu’il n’en faut pour le faire mettre au violon. Où donc as-tu été, mon garçon, pour savoir si mal les usages ?

— Il est certain que je n’ai jamais été dans une caverne comme celle-ci ; mais puisque le plus brave homme de l’armée s’y trouve, j’y puis bien venir aussi.

— Allez me chercher son laisser passer, dit Renard au portier et aux gardes ; je verrai ce que je dois faire.

Et dès qu’ils se furent éloignés, Renard dit au soldat de le suivre, en lui insinuant doucement qu’il allait se compromettre pour lui, et que ce procédé méritait quelque chose. Voyant qu’il était compris :

— Ce n’est pas tout, ajouta-t-il, il faut me confier votre arme, sinon j’ai défense de vous laisser entrer.

— Tiens, répliqua le soldat en détachant son sabre ; aussi bien je ne veux plus m’en servir que pour lui.

Alors la porte s’ouvrit, et Marcel se trouva presqu’aussitôt dans les bras de son capitaine.

Au plaisir que Théobald témoignait de cette visite, Renard pensa à ce qu’elle lui rapporterait, et il les laissa ensemble en les prévenant qu’il viendrait prendre Marcel dans une heure.

Après les acclamations de Marcel, qui ne pouvait se faire à l’idée de voir son maître dans une prison de vo-