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blancs-becs ou de ma vieille moustache ; et les gardes hésitaient à combattre un homme si déterminé.

— Que demandez-vous ? dit Renard avec un ton d’autorité qui révélait son pouvoir dans la prison.

— Je veux parler au capitaine Eribert.

— Cela est impossible ; il vous faut un laisser passer.

— Je l’ai remis à la porte.

— Est-ce vrai ? demanda Renard en se tournant vers le portier.

— Si c’est vrai ! morbleu ! répliqua le soldat avec un geste menaçant, si c’est vrai ! tu crois donc avoir affaire à un de tes filous ; tu ne vois donc pas l’habit que je porte ?…

— Et si vraiment, je le vois fort bien, reprit le geôlier ; sans lui, je ne perdrais pas mon temps à t’écouter, mais j’ai toujours respecté les braves ; ceux qui obéissent à la loi, s’entend.

Puis, s’adressant aux gardes :

— Pourquoi s’opposer à ce qu’il entre, puisqu’il est en règle ?

— C’est, répondirent-ils à la fois, qu’il n’a pas voulu attendre qu’on vérifiât son laisser passer, qu’il s’est fait ouvrir de force la porte, et qu’il a refusé de déposer son sabre.