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à un malin gaillard ; s’il faut en croire mon cousin Antoine, qui est le concierge de la prison militaire, le capitaine rapporteur qu’on vous nomme ne vous laissera pas languir.

— Tant mieux, reprit Théobald, j’en obtiendrai plus tôt justice ; d’ailleurs il porte une épée, et ce ne peut être qu’un homme d’honneur.

— Sans doute il se bat tout comme un autre ; on dit même qu’il a fait le diable en Espagne, quand il était sous les ordres d’un colonel qui depuis est tombé dans la disgrâce, et c’est peut-être pour éviter le sort de ce colonel qu’il montre tant de zèle à servir la bonne cause.

— Eh bien, ce n’est pas là une raison de le craindre ?

— Certainement ; mais c’est que, dans sa bonne volonté de plaire à son nouveau chef comme à l’ancien, il croit voir partout des conspirateurs, je vous en avertis ; et puis il est comme tout le monde, il veut monter en grade, et il faut bien faire quelque chose pour cela, quand on n’a plus la ressource de la guerre.

— J’entends ; c’est un ambitieux zélé, reprit Théobald, et, dans les temps de trouble, ces gens-là sont, après les poltrons, ce que je connais de plus redou-