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rêt qui l’occupât, et la nécessité de déclarer publiquement le respect qu’il n’avait cessé d’avoir pour elle, était aussi devenu le seul devoir qui lui restât à remplir. Son avenir n’allait pas plus loin.

Malgré son indifférence pour tout ce qui lui était personnel, il n’apprit pas sans quelque plaisir l’ordre qu’on venait de donner de le conduire dans une espèce de caveau, où il pourrait du moins se livrer à sa tristesse, sans la voir profaner par les rires indécents des voleurs qui l’entouraient. Mais ce n’était point assez pour lui d’être délivré de l’affreuse présence de ces misérables ; il voulut obtenir la même faveur pour les compagnons d’infortune qui l’avaient si bien accueilli la veille. Grâce au même talisman, il sut bientôt qu’ils avaient été transférés dans une autre salle, et Théobald éprouva quelque consolation en pensant qu’ils pourraient attendre, en meilleure compagnie, le jugement qui les rendrait à leur famille.

Le gardien, ne redoutant plus les remarques de ses rusés prisonniers, se laissa aller à répondre aux questions de Théobald, et lui fit de fréquentes visites. C’est lui qui le prévint du moment où l’on procéderait à son interrogatoire.

— Tenez-vous bien, dit M. Renard, vous aurez affaire