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main de Céline ; n’est-ce pas ? et tu accepteras, j’espère, les cent mille écus que j’ajoute à ta dot ; va, ce n’est point encore assez pour payer cette injure.

— Ah ! mon oncle ! fut le seul mot que put proférer Céline.

Ce présent, accompagné de tant de mépris pour Théobald, devenait d’avance à charge à sa délicatesse ; et puisqu’il fallait renoncer à cet amour qui était de venu sa vie, que lui importaient les dons de la fortune ? ce n’était plus pour elle que des fleurs jetées sur un tombeau.

Madame de Lormoy, qui devinait l’embarras de Céline, s’empressa de témoigner sa reconnaissance, et dit tout ce que sa fille dût ressentir d’un si riche bienfait. Le baron en fut attendri ; et Céline conçut quelqu’espoir pour Théobald en voyant l’humeur de son oncle ainsi radoucie.

Alors trouvant un prétexte pour se retirer, elle pensa que sa mère profiterait de ce moment pour dire quelques mots en faveur du malheureux prisonnier.

Mais un autre intérêt vint occuper M. de Melvas et sa sœur ; ils aperçurent une voiture qui entrait dans l’avenue ; elle était précédée d’un courrier dont madame de Lormoy ne fut pas longtemps à reconnaître la livrée.