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plus chers qu’il n’avait pas l’espoir d’en recevoir de longtemps de semblables.

Le lendemain, au moment de se mettre en route, le brave Nerskin, fidèle à sa promesse, vint embrasser ses deux prisonniers ; mais sans vouloir entendre les expressions de leur reconnaissance, il les conduisit dans la salle basse où leurs camarades d’infortune attendaient le signal du départ ; là un cosaque s’étant approché d’eux, leur jeta à chacun une pelisse sur les épaules, et s’enfuit en poussant un cri sauvage, qui témoignait sans doute la joie d’avoir gagné la récompense promise à son intelligence et à son zèle.


III


Pendant cette pénible route les deux amis n’eurent d’autre plaisir que celui de s’entretenir des intérêts de Léon. Après une journée de marche, lorsqu’ils pouvaient obtenir la faveur de ne partager leur chambre à coucher qu’avec les bestiaux des maîtres de la cabane, ils sortaient de la poche secrète le portefeuille dû aux soins généreux de Nerskin ; Léon contemplait le portrait de sa mère, et relisait ses lettres en soupi-