Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Si M. de Rosac reste fidèle à sa parole !… répétait tout bas Céline ; et l’idée de se voir contrainte à l’épouser pour réhabiliter son honneur, l’emportait sur tous ses chagrins présents. Elle ne sentait pas la force de se résigner à ce dernier malheur, et pourtant c’est à ce prix seul qu’était attachés la délivrance et le repos de Théobald. Absorbée dans ses réflexions, elle garda le silence. Madame de Lormoy s’aperçut qu’elle ne l’écoutait plus, et prenant sa préoccupation pour l’accablement qui suit d’ordinaire les scènes violentes, elle la conjura de ne pas se laisser abattre sous le poids d’une peine que le temps et la raison parviendraient à calmer.

— Crois-moi, ajouta-t-elle en l’embrassant, le retour de ton véritable frère va bientôt nous rendre la paix, le bonheur à tous.

— Oui… la paix… dit Céline.

Et elle sortit pour se livrer à des pressentiments qui auraient désespéré sa mère.


XXVI


Les jours se passaient dans cette horrible contrainte, et Léon n’arrivait point ; ses lettres parlaient sans