Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

braverait tout pour voler à son secours, arriverait-il à temps pour l’empêcher de subir la honte d’une condamnation infamante ! Ah ! cette crainte était devenue l’unique sentiment de Céline, elle devint aussi le mobile de toutes ses actions.

À peine arrivée à Melvas, elle s’enferma pour écrire à son frère ; ensuite faisant appeler Zamea, elle la supplia en pleurant de l’aider à réparer une partie des malheurs dont elle était la cause innocente.

— C’est toi qui l’as contraint à passer pour Léon, disait-elle ; c’est pour sauver la vie de ta maîtresse qu’il est aujourd’hui dans les cachots ; aide-moi du moins à implorer le bras qui doit le secourir. Je ne sais où adresser cette lettre. Joins-là à celle que ma mère te donnera pour être envoyée à Léon par mon oncle. Je ne veux pas être questionnée sur ce qu’elle contient.

— Je ne demande pas mieux de vous servir pour demander conseil à votre vrai frère, disait la vielle Zamea tout émue ; mais pour ce Théobald, qui m’a déjà attiré tant de reproches de M. le baron, je ne puis vous aider à le sortir de peine ; d’ailleurs lui-même ne nous seconderait pas dans ce que nous tenterions pour lui. Si vous saviez avec quelle hauteur il a traité votre oncle, et ces gendarmes qui venaient l’arrêter !