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mari, et vous devinerez que le fils de l’atroce Eribert pouvait seul recommencer pour nous cette suite d’infamies. Mais heureusement la lettre que je joins ici, est arrivée à temps pour nous sauver. Lisez-la et ne vous occupez que du bonheur de revoir notre véritable Léon. Le soin de punir le traître qu’il croyait son ami me regarde, je l’ai déjà livré à la justice, et quelle que soit la rigueur de nos lois contre un attentat pareil, j’en presserai l’exécution de toute la force de mon ressentiment passé et présent. »

— Ah ! je le seconderai dans sa juste vengeance, s’écria M. de Rosac, après avoir écouté cette lecture ; le misérable ! il aimait Céline ! il espérait la déshonorer, c’est sous mes yeux qu’il osait former ce projet infernal ! usurper la confiance de toute une famille, se servir du nom de frère pour vivre sous le même toit qu’une jeune fille qu’on veut entraîner à sa perte, partager la fortune à laquelle on n’a aucun droit, voler une dot ; ah ! de si nobles desseins méritent qu’on en fasse un grand exemple, et je vais de ce pas à Bordeaux pour recommander cette affaire à nos juges.

— Pensons d’abord à tranquilliser Céline, dit madame de Lormoy, elle paraît plus calme ; demandez au docteur si elle peut lire cette lettre.