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pare à son tour de la feuille, et malgré les efforts de M. de Rosac pour la conjurer de ne pas la lire, elle y voit ces mots :

« Un aventurier qui, à la faveur de papiers trouvés en Russie, s’était introduit chez le baron de Melvas, en se faisant passer pour son neveu, vient d’être arrêté et conduit au fort du Hâ ; on instruit son procès. »

Madame de Lormoy resta comme anéantie sous le poids de cette nouvelle ; elle n’osait y croire, mais une lettre de son frère vint la confirmer, et rendre l’espoir à son cœur maternel.

« Votre fils existe, écrivait M. de Melvas ; c’est lui-même qui vient de m’aider à déjouer les projets du misérable intrigant qui avait usurpé sa place. Le croiriez-vous ? ce monstre s’était introduit chez vous dans l’espérance de séduire votre fille, de l’enlever et de la contraindre ensuite à l’épouser pour rétablir sa réputation : comme si la honte de porter un nom déshonoré était pour une fille bien née un moyen de se réconcilier avec sa famille ! Mais vous ne vous étonnerez plus de tant de bassesse quand vous saurez que son nom est celui du dénonciateur, du meurtrier de votre