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venait au-devant de Napoléon pour lui remettre les clefs de la ville. Il y entra vers midi, et se rendit sur-le-champ aux avant-postes du général B…, pour examiner sur quelle direction se retirait l’ennemi. On le poursuivait de l’autre côté de la Wilia, lorsque, dans une charge de cavalerie, deux officiers blessés tombèrent au pouvoir des Russes. Théobald et Léon, ayant été choisis pour les remplacer, ils se félicitèrent de servir dans le même régiment et de pouvoir combattre l’un près de l’autre, sous les ordres d’un général dont la jeunesse et la valeur leur servaient à la fois d’émule et de modèle.

On croira facilement que sous de tels drapeaux les deux amis se distinguèrent. Nous ne les suivrons pas dans les différentes affaires de cette campagne si glorieuse et si funeste ; le courage de la raconter n’appartient qu’au soldat qui l’a bravée, et nous nous bornerons à dire qu’après avoir mérité un grade et la croix d’honneur à la bataille de la Moskowa, après avoir traversé les flammes de Moscou, tous deux tombèrent au pouvoir de l’ennemi dans la malheureuse bataille de Malo-Jaroslavetz. Attaqué par des forces supérieures, le général Delzons, qui défendait avec obstination la barrière de la ville, venait d’être tué. Théobald et