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des consolations, afin de moins vous reprocher ma peine : voilà tout.

— je n’invente pas, je vois.

— Et que voyez-vous qui m’accuse ?

— Hélas ! rien, répondit Céline en soupirant ; vous ne sauriez avoir de torts, puisque…

— Ah ! je les aurais tous interrompit Théobald, si je vous affligeais volontairement un seul instant de ma vie.

— Je vous crois, reprit Céline d’un ton plus doux, votre amitié pour moi vous fera toujours éviter ce que vous croirez m’être pénible. Mais on fait souvent tant de mal sans le savoir !

— Vous vous trompez, l’amitié, répéta-t-il avec affectation, ne tombe jamais dans de semblables torts.

— Eh bien, oui, je me trompe, dit Céline, ne se sentant plus la force de poursuivre cet entretien sans trahir le sentiment qui l’agitait. Et elle quitta le balcon pour aller retrouver sa mère.

Mais Théobald avait deviné, à l’accent de sa voix, les pleurs qu’elle lui cachait, et se reprochant sa souffrance, il aurait voulu la calmer à tout prix. Il s’assit près d’elle, décidé à ne la pas quitter qu’il n’eût trouvé un moyen de se justifier. Son album était sur la même