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soupçons ; car ils lui valaient une preuve de l’amour qu’il inspirait encore.

Sans deviner sur quoi s’appuyait ce soupçon, il présuma que quelques mauvaises plaisanteries de M. de Rosac l’avaient fait naître, et il se promit de le détruire plus sérieusement, en racontant comment il avait connu autrefois Nadège ; mais une visite imprévue ne lui laissa pas le mérite de l’aveu.

— Une voiture s’arrête ici, dit M. de Rosac en s’approchant de la fenêtre. Ce sont les gens de la princesse Wolinski ; et, si je ne me trompe, c’est la belle Nadège qui descend ici. Léon, allez donc lui donner la main, sinon le marquis…

— J’y cours, répondit Théobald, inquiet de savoir quel motif amenait Nadège chez madame de Lormoy.

— Ma visite vous étonne, dit Nadège en le voyant si empressé, rassurez-vous. Je suis tout simplement chargée d’une commission de la princesse auprès de madame de Lormoy, et je profite de cette occasion pour venir la remercier de l’intérêt qu’elle a bien voulu me témoigner en envoyant ce matin s’informer de mes nouvelles.

— Avez-vous causé avec la princesse ?

— Oui, j’ai dit ce qui pouvait expliquer l’effet de votre apparition, et je l’ai priée de n’en point parler à