Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sonnier en Russie, car il y a, j’en suis témoin, beaucoup d’avantages attachés à ce malheur-là.

— Tout cela veut dire, mesdames, que l’évanouissement d’hier était une reconnaissance qui a été probablement suivie d’une explication, comme dans les opéras-comiques, et les dédains de la belle Oliska sont maintenant assez expliqués.

— Quoi ! vous pensez que Léon l’a connue en Russie ? Il ne m’en a jamais parlé ; et à toi, Céline ?

— Jamais, répondit-elle en pâlissant.

— En effet, reprit madame de Lormoy, j’ai remarqué hier dans Léon un trouble que je ne lui ai jamais vu ; mais aussi comment s’attendre à retrouver ici une personne que l’on n’espérait plus rencontrer de sa vie ?

— Et qu’on avait quittée sans doute avec désespoir. Savez-vous bien qu’on ne trouve rien de mieux dans les mélodrames, et que sans la peine que cela cause au marquis, je serais dans le ravissement de cette histoire.

— Je ne vois pas ce qu’elle a de si divertissant, dit avec humeur Céline, et je ne vous conseille pas d’en faire un sujet de plaisanterie devant Léon, car il pourrait s’en offenser justement ; si cette jeune personne est telle que nous l’assure la princesse, elle mérite