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— Tranquillisez-vous, madame, dit en souriant M. de Rosac, il est tout au plus un peu fatigué de la promenade qu’il a faite ce matin.

— Je ne croyais pas qu’il fût sorti, ajouta Céline.

— Si vraiment, reprit M. de Rosac, il est sorti, et même de fort bonne heure, car monsieur l’a rencontré au point du jour, vers le petit bois de la vallée de Campan.

— Sans doute, il allait y dessiner, répliqua madame de Lormoy.

— Non pas ; M. de Boisvilliers, qui l’a vu passer sans en être aperçu, prétend qu’il était occupé d’un tout autre soin ; mais ces sortes de confidences ne se font point aux mères, ajouta M. de Rosac, en prenant un air fin.

— Pourquoi pas ? je serais charmé d’apprendre quelqu’histoire romanesque sur son compte, ne fût-ce que pour l’en tourmenter un peu.

— Oh ! oui, racontez-nous cela, dit Céline, en s’efforçant de sourire.

— Le faut-il ? demanda M. de Rosac au marquis.

— Je n’y vois pas d’inconvénient, répondit-il, cela ne peut être désagréable qu’à moi ; et j’en prends mon parti ; je suis seulement fâché de n’avoir pas été pri-