Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vieux François consentit au service qu’il réclamait de lui, et même à favoriser l’entretien qui devait rendre la paix à un ami de sa maîtresse.

Ranimé par cet espoir, Théobald rentra dans le salon en disant qu’il se sentait beaucoup mieux, et il le prouva en se mêlant à la conversation, qui fort heureusement n’avait plus Nadège pour objet. M. de Rosac s’efforçait en vain de faire causer Céline ; elle gardait un profond silence, et, les yeux fixés sur Théobald, semblait vouloir deviner ce qui se passait dans son âme. Ces regards, si vivement souhaités et que, depuis si longtemps, Théobald n’avait point obtenus, redoublaient maintenant son trouble ; il se sentait questionné par eux sans pouvoir leur répondre. Ce tourment ne devait point finir avec la visite chez la princesse ; il dura autant que la soirée, et lorsque Théobald, au moment de se retirer, vint baiser la main de madame de Lormoy, Céline, impatiente, trouva le moyen de lui dire, à voix basse :

— Vous m’apprendrez demain ce qui vous trouble si vivement, n’est-ce pas ?

Et Théobald répondit en soupirant :

— Hélas ! oui, vous le saurez.