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Théobald n’en entendit pas davantage : tout au malheur qui le menaçait, il cherchait un prétexte pour s’éloigner, lorsqu’une femme de la princesse vint dire que mademoiselle Oliska avait repris connaissance ; mais que le docteur, lui trouvant de la fièvre, lui avait ordonné de se mettre au lit. Alors, la princesse, après avoir recommandé qu’on lui donnât les plus grands soins, se plut à dire toutes les raisons qu’elle avait de s’intéresser à cette jeune fille.

— C’est, dit-elle, une personne charmante, que j’ai trouvée au fond de la Russie, dans une de mes terres où je ne croyais rencontrer que des sauvages. Sa douceur, sa distinction naturelle m’ont séduite au point de vouloir me l’attacher. Elle ajoute chaque jour quelque talent à la bonne éducation qu’elle a reçue, et j’espérais la marier heureusement ; mais elle ne veut pas se séparer de moi : sa santé est délicate, et je n’aurais jamais une occasion de la gronder, si elle ne se rendait pas malade à force de me soigner. Je veux que mademoiselle de Lormoy me promette ses bonnes grâces pour Nadège ; je suis certaine qu’elle s’en montrera digne.

Céline répondit qu’elle aimerait sans peine une personne douée de tant de qualités, et qui avait su mé-