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d’un homme mieux favorisé que lui dans son choix.

Quand ses crises de vanité prenaient à M. de Rosac, il devenait complètement ridicule, et ses comiques à-propos triomphaient alors de la tristesse de Théobald. Aussi, lorsqu’il le vit en si bonnes dispositions, il se réjouit de l’effet que produirait M. de Rosac chez la princesse, et se promit bien d’encourager sa gaieté ; mais ce projet malin fut bientôt déconcerté par les plus vives craintes.

Au moment où l’on annonça chez la princesse madame, mademoiselle de Lormoy, et M. le comte de Saint-Irène, un cri se fit entendre, et plusieurs personnes volèrent au secours d’une femme qui tombait évanouie ; cette voix avait frappé Théobald, il s’approche de la femme que l’on s’empressait de transporter hors du salon, et reste immobile de surprise. Il croit se tromper, il cherche à se persuader que son imagination, troublée par quelque ressemblance, a seule produit cette vision ; mais l’effroi qu’il éprouve est bientôt confirmé par ces mots de la princesse, à madame de Lormoy :

— En vérité, je suis désolée que l’indisposition de cette pauvre Nadège soit venue troubler ainsi le bonheur de ce moment.