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billet par lequel la princesse Volinski l’engageait à venir passer la soirée chez elle. Cette invitation était accompagnée de tant de témoignages d’amitié, qu’il était impossible d’y résister : d’ailleurs le plaisir de revoir une amie semblait ranimer les forces de madame de Lormoy. Elle essaya de se parer autant que son état de malade le lui permettait : elle voulait, disait-elle, être reconnue de la princesse. Elle voulait surtout qu’elle admirât Céline. Théobald chercha en vain à se dispenser de cette visite : madame de Lormoy prétendit que la princesse serait charmée de revoir, après tant d’années, celui qu’elle avait si souvent caressé lorsqu’il était enfant : il fallut obéir. M. de Rosac vint prendre ces dames à l’heure convenue. À son attitude, à sa mise recherchée, Théobald devina les airs qu’il allait prendre, et sourit malgré lui en regardant Céline ; mais elle ne fit pas semblant de le voir et de remarquer l’espèce d’enivrement où se trouvait M. de Rosac, en pensant qu’il était l’intermédiaire d’une reconnaissance dramatique entre une princesse et son amie, qu’il allait accompagner dans cette maison une femme charmante qui serait bientôt la sienne, et qu’enfin en montrant Céline à M. de Boisvillers, il pourrait prendre sur le marquis tous les avantages