Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXI


À peine arrivé à Bagnères, M. de Rosac distribua un si grand nombre de cartes chez tous les buveurs d’eau que, dès le lendemain, il fut accablé de visites. Il apprit, en moins d’une heure, le nom de tous les malades de considération qui se trouvaient à Bagnères, et même celui des oisifs que les plaisirs y attiraient. Malgré le désir que lui avait témoigné madame de Lormoy de voir fort peu de monde, et la répugnance de Théobald à faire de nouvelles connaissances, il trouvait toujours moyen de leur présenter quelques amis de la veille, auxquels il avait grand soin de faire entendre qu’il serait bientôt l’heureux époux de la belle Céline. Théobald était rarement témoin de ces visites importunes. La froideur que lui marquait Céline lui était si pénible, qu’il passait tout le jour loin d’elle, dans les montagnes, à dessiner les points de vue que la faiblesse de madame de Lormoy ne lui permettait pas d’aller voir. L’exactitude, la grâce de ses dessins, étaient le sujet de la conversation, jusqu’au