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présence est pour moi ? mais vous voir sans cesse l’objet des soins d’un homme qui se croit déjà des droits à votre main, être témoin de votre préférence pour lui, voilà ce qui est au-dessus de mon courage.

— Et voilà pourtant ce qu’il vous faut supporter, reprit Céline d’un ton absolu. Je ne puis excuser à mes propres yeux les rapports où nous sommes qu’en les sanctifiant par un grand sacrifice. J’ai juré de m’y soumettre, et c’est de vous que j’attends la force de l’accomplir. C’est le seul moyen de n’avoir point à rougir lorsqu’il faudra détromper ma mère.

» Certaine que vous n’avez agi que dans son intérêt, et non dans le nôtre, elle vous pardonnera d’avoir prolongé son erreur. Je n’aurai point de honte à convenir de tout ce que j’ai fait pour vous empêcher de confier notre secret à mon oncle. Votre séjour à Melvas ayant contribué à sauver sa sœur, sans nuire à aucun de ses projets sur moi, je ne doute pas que ses préventions ne cèdent à la reconnaissance qui vous sera due, et cette certitude m’a fait prendre la résolution…

— D’épouser M. de Rosac, interrompit Théobald avec amertume : le moyen est ingénieux, j’en con-