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n’avait point échappé à M. de Melvas, mais il l’attribuait à la différence de leurs opinions sur M. de Rosac ; car il était assez visible que Théobald ne le trouvait pas aimable, et le baron supposait que Céline était blessée de voir son frère témoigner si peu d’estime à l’homme qu’elle devait épouser. Malgré les représentations de sa nièce, et sa volonté expresse de ne point entendre parler de mariage avant le rétablissement de sa mère, le projet de cette union était fixé dans l’esprit de M. de Melvas, et il n’admettait point l’idée que rien pût s’y opposer.

Cependant l’état de madame de Lormoy devenant chaque jour plus inquiétant, le docteur eut recours au moyen usité par la médecine lorsque tous les autres ont échoué. Il ordonna les eaux thermales, et Théobald fut chargé de conduire la malade et sa fille à Bagnères, où M. de Melvas viendrait les rejoindre, après avoir terminé quelques affaires indispensables.

À la nouvelle de leur prochaine absence, M. de Rosac se récria sur l’impossibilité de vivre loin de ces dames, et sollicita vivement la faveur de les accompagner. M. de Melvas la lui accorda aussitôt sans consulter personne ; on fixa le départ au surlendemain, et M. de Rosac se fit garant des plaisirs du voyage.