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Céline qui, s’étonnant de cette liberté, lui en demande la raison.

— Laissez-moi faire, reprend-il, il faut bien vous prêter un peu à la réconciliation.

— Mais, monsieur, je ne suis brouillée avec personne.

— Sans doute on dit toujours ainsi ; lorsqu’on veut garder rancune, le plus sûr moyen est de la nier. Mais nous sommes venus à bout de conciliations plus difficiles ; d’abord la galanterie avant tout ; les hommes ont toujours les premiers torts, c’est contenu. Léon ne voudra pas aller contre l’usage, il va confesser à genoux sa faute, la jolie main de sa sœur va l’absoudre, et puis ils s’embrasseront le plus cordialement du monde.

Pendant ce discours, M. de Rosac forçait Théobald à se prosterner devant Céline, à prendre la main de sa sœur, et il s’étonnait de son peu d’empressement à profiter de tous les avantages de la réconciliation. Mais Théobald, craignant d’offenser Céline, lui baisa respectueusement la main et certifia avec tant d’assurance qu’il n’y avait pas eu la moindre querelle entre Céline et lui, que M. de Rosac fut à la fin obligé de le croire.

La contrainte qui régnait entre Céline et Théobald