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la pâleur de Théobald, tu souffres, ou peut-être quelques tristes nouvelles…

— Non… je ne sais rien qui doive alarmer ma chère Céline. Seulement un devoir impérieux m’oblige à la quitter demain, et ce départ m’afflige.

— Où vas-tu ? dit vivement Céline ; quel intérêt peut t’éloigner de ma mère dans l’état où elle est ?

— Mais le docteur la trouve mieux, il me semble ; et d’ailleurs, s’il m’est permis de revenir bientôt…

— Hélas ! le docteur nous flatte, j’en ai peur ; elle-même cherche à nous tromper sur ses souffrances ; mais, hier soir, plus inquiète de son état, j’ai bravé sa défense : je suis restée, sans qu’elle le sût, toute la nuit dans sa chambre ; elle n’a point dormi, sa toux a redoublé, et Zamea m’a dit que jamais elle ne lui avait paru plus agitée.

— Cela me désespère, reprit Théobald, car il m’est impossible de retarder mon départ ; mais Céline lui reste, et ses tendres soins l’empêcheront de s’apercevoir de mon absence.

— Comment le supposer, quand tu vois chaque jour l’effet de ta présence ? C’est toi seul qui l’animes ; quand tu lui parles, elle oublie ce qu’elle souffre, et je ne sais ce qu’elle deviendrait maintenant qu’elle est si