Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pendant M. de Rosac ne paraît pas avoir cette crainte ; je suis certain qu’il serait impossible de trouver une raison à ce refus.

— Le malheur est, reprit Céline, que je n’en trouve pas davantage ; car, d’après ce que j’entends dire des jeunes gens du monde, M. de Rosac ne me paraît pas plus méchant, ni plus ridicule qu’un autre ; il est aux petits soins pour ma mère ; il prétend m’aimer : sa fortune m’assurerait une existence agréable.

— En ce cas, interrompit Théobald avec humeur, pour quel motif le refuser ?

— Pour un motif qui n’a pas le sens commun, et que je me garderai bien d’avouer.

— Ah ! Céline m’a promis toute sa confiance : ne m’en croirait-elle plus digne ?

— Je te crois fort discret pour les intérêts sérieux ; mais je crains ton ironie sur certains sujets, et d’ailleurs, il est fort inutile de savoir pourquoi je résiste à ce projet de mariage ; l’essentiel est de m’aider à trouver un moyen de le faire manquer sans m’attirer la malédiction de mon oncle.

— Si je connaissais l’obstacle qui s’y oppose, je pourrais peut-être m’en servir.

— Ah ! curieux ! tu ne penses qu’à deviner mon