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moi aussi j’ai à vous parler ; et quand tout le monde sera parti…

— Votre oncle restera encore.

— C’est vrai, reprit-elle, en réfléchissant, et il ne faut pas qu’il nous entende.

— Comment faire ? dit Théobald.

— Vraiment, rien n’est plus simple, répliqua naïvement Céline ; quand ce soir tu m’entendras monter dans ma chambre, tu viendras m’y trouver.

— Ah ! non, s’écria Théobald épouvanté de cette confiance fraternelle… Non… pas ce soir. Demain avant le réveil de sa mère, Céline me trouvera ici ; mais elle m’a déjà pardonné, n’est-ce pas ? ajouta-t-il en lui prenant la main.

— Ah ! je ne suis pas si bonne : mais comme j’ai besoin de toi en ce moment, je feindrai l’indulgence. À demain.

En finissant ces mots, Céline alla faire apprêter la partie de son oncle, et l’on vint passer le reste de la soirée dans la chambre de sa mère. M. de Rosac affecta de paraître rêveur. M. de Melvas lui en fit des plaisanteries qui alimentèrent sa gaieté et celle du docteur Frémont. Quelques distractions de la part de Céline vinrent y mettre le comble ; car c’était à leurs