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tourner en plaisanterie le sérieux que M. de Rosac voulait imposer à la conversation. Malgré tous les signes qui devaient prouver à Théobald que cet entretien importunait Céline, il la trouvait encore trop patiente à l’écouter, et il l’accusait même de le prolonger en se montrant si tolérante pour les aveux que sans doute elle était forcée d’entendre. Enfin madame de Lormoy, fatiguée d’avoir assisté à un dîner bruyant, se trouva plus souffrante, et le docteur lui ordonna de se retirer. Céline fut appelée pour l’aider à se mettre au lit, ce qui interrompit l’entretien, au grand regret de M. de Rosac. Alors Théobald, rentrant dans ses droits, soutint madame de Lormoy et la conduisit dans sa chambre.

Pendant que Zamea déshabillait sa maîtresse, il passa dans la bibliothèque sous prétexte d’y prendre un livre ; mais dans l’espérance que Céline viendrait bientôt l’y trouver. Il s’en flatta vainement, et se vit réduit à retourner dans le salon ; là, il s’assit à côté de la porte par laquelle Céline devait passer en sortant de chez sa mère, et dès qu’il la vit paraître ; il lui dit tout bas :

— Par grâce, écoutez-moi.

— Je ne le puis en ce moment, répondit-elle ; mais