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sérieux de M. de Melvas, lorsque, s’adressant à Céline, le baron dit :

— Cette lettre m’annonce bonne compagnie. Tu vas donner des ordres pour le dîner ; je veux aussi que tu mettes la robe que je t’ai fait venir dernièrement de Paris.

— Quoi ! cette jolie robe bleue si bien garnie, si fraîche ! Je la gardais pour le jour où nous fêterons la convalescence de ma mère.

— Eh bien, n’est-ce pas l’occasion aujourd’hui ? Ta mère est beaucoup mieux. Elle veut prendre son lait à table avec nous. D’ailleurs le docteur sera là pour la soigner. M. de Rosac nous l’amène.

Au nom de M. de Rosac, Théobald jeta sur Céline un regard si pénétrant, qu’elle en parut troublée ; mais se remettant bientôt, elle dit en riant à son oncle :

— Puisque vous le voulez, je mettrai ma robe bleue ; mais je vous rends responsable de toutes les flatteries qu’elle va m’attirer. M. de Rosac ne parlera pas d’autre chose, je vous en avertis.

— Cela n’est pas sûr, reprit d’un air fin M. de Melvas, je lui suppose un intérêt mieux placé. Puis, affectant de n’en pas vouloir dire davantage, il ajouta : je