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XV


Les jours qui suivirent, sans rien changer à la maladie de madame de Lormoy, amenèrent plus de calme. Le désir de vivre avait succédé à sa langueur ; la joie lui faisait oublier ses souffrances, et, malgré sa pâleur, sa toux opiniâtre et les symptômes d’un affreux dépérissement, elle remerciait Théobald de lui avoir rendu la santé, et se croyait réellement guérie lors que, ranimée par sa présence, elle lui faisait raconter les événements qui s’étaient passés durant leur longue séparation. Quelquefois elle s’étonnait du changement qui s’était opéré dans les traits de son fils. Mais Zamea que rien ne détournait de sa première idée, prétendait retrouver dans les traits de Théobald toute la physionomie de ceux de Léon, et sa croyance sur ce point était si bien établie, qu’elle avait fini par convaincue Théobald lui-même de cette ressemblance. À part de vives inquiétudes sur l’avenir, ses journées se passaient dans un ravissement continuel. Bien traité par le baron, adoré par la mère de son ami, sans cesse auprès de Céline, pouvant se convaincre chaque jour