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de t’écouter avec un plaisir extrême. Mais tu m’obéiras ?…

— Oui, je ferai tout ce qu’ordonne Céline, qu’elle dispose de moi ; guidé par elle, je ne puis être coupable… d’ailleurs, mon sort est arrêté… Je n’ai plus de choix… Je me consacre à sa mère… et puis… que m’importe ma vie ! s’il faut…

Très-heureusement pour Théobald, qui allait peut-être se trahir, M. de Melvas parut au bout de l’allée ; Céline s’empressa de le rejoindre pour lui annoncer qu’il pouvait compter sur l’entière soumission de son neveu. Cette assurance mit le baron de bonne humeur pendant le déjeuner, et il fit tous les frais d’une conversation animée sans sortir Théobald de la rêverie où il était tombé. Un regard de Céline eut seul le pouvoir de le rendre attentif à ce qui se disait. C’est encore par le même moyen qu’elle lui ordonna de causer, d’amuser son oncle par le récit de quelque affaire brillante. Mais quoique ravi d’obéir à une autorité si douce, Théobald frémit en présageant que cette puissance dominerait sa vie entière.