Page:Nichault - Le Faux Frère.pdf/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vellent sans cesse dans la vie. Les révolutions, les guerres qui ont agité le monde depuis trente ans, nous ont souvent rendus acteurs ou témoins de scènes que le génie le plus audacieux n’aurait osé concevoir. Il ne nous manque qu’un autre Walter-Scott pour les peindre. Sans doute la nation qui offre tant de modèles dans tous les genres de littérature, aurait déjà vu s’élever un talent rival de celui du célèbre Écossais, sans le dédain de la plupart de nos gens de lettres pour tout ce qui paraît sous le titre de roman. Cependant il existe deux preuves irrécusables de l’injustice de ce dédain ; d’abord les suffrages accordés aux grands talents qui l’ont bravé, tels que les auteurs de la Nouvelle Héloïse, de Paul et Virginie, de René, d’Atala, etc. Et, secondement, les vains efforts de plusieurs écrivains de mérite pour surmonter les difficultés attachées à ce genre d’ouvrage.

Sans avoir l’ambition d’égaler ni même la prétention d’imiter l’auteur de la Prison d’Édimbourg, on peut, je crois, être encouragé par son exemple à puiser des sujets dans les causes intéressantes qui occupent souvent nos tribunaux. Heureusement toutes celles qu’ils jugent ne sont pas fondées sur des assassinats, et il s’en rencontre parfois où la singularité des évé-