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Déjà elle commençait à se ranimer, lorsque Zamea, qui n’avait plus autant d’inquiétude pour sa maîtresse, courut au-devant du baron et de Céline qui revenaient ; plusieurs des gens de la maison se portèrent aussi de leur côté pour être les premiers à confirmer l’heureuse nouvelle du retour de Léon ; et Céline était dans les bras de Théobald avant qu’il ait eu le temps de réfléchir au moyen de détromper sa mère.

Dans une situation si imprévue, en proie à tant d’émotions différentes, Théobald serrait Céline contre son cœur, la contemplait à travers ses larmes, et son regard semblait l’interroger sur le parti qu’il devait prendre, pour détromper madame de Lormoy sans lui ôter la vie. Mais toute au bonheur qu’elle avait tant désiré pour sa mère, toute à la crainte de la voir trop faible pour le supporter, elle ne s’aperçut pas même de la tristesse que le visage de Théobald conservait au milieu de tant de joie.

En revenante à elle, madame de Lormoy fut saisie d’un frisson qui annonçait un violent accès de fièvre. On la porta dans son lit ; des mouvements convulsifs faisant craindre une attaque de nerfs, M. de Melvas éloigna tous ceux qui entouraient sa sœur, et ne permit qu’à Céline de veiller auprès d’elle.